Des campagnes publicitaires qui véhiculent les stéréotypes tels que l’extrême minceur, des mannequins dénudés, des poses de poupée ou encore des publicités de parfums masculin qui présentent encore souvent une virilité stéréotypée, basée sur la capacité des hommes à séduire les femmes par leur seule puissance physique.
Ces images de magazines, ainsi que celles du cinéma, des jeux vidéo, des émissions de téléréalité, contribuent à entretenir et à renforcer des normes de genre qui régissent aujourd’hui encore beaucoup nos comportements malgré des efforts faits. Ce type de message reste ancré dans nos mémoires.
Malheureusement, il ne suffit pas que ces représentations évoluent pour que les pratiques, elles, suivent.
Dans le domaine du genre, la pensée est ainsi une invitation à l’action. Car penser le genre, c’est le déconstruire. Et le déconstruire, c’est chercher à reconstruire une société libérée des normes qui souvent nous aliènent.
Quelle différence entre le sexe et le genre ?
Le sexe, c’est ce qui relève du biologique, on assigne un sexe aux nouveaux-nés suite à l’observation des organes génitaux puis il est écrit à l’état-civil.
Le genre, féminin ou masculin relève d’une construction, c’est un ensemble de signes et de comportements, ce n’est pas inné, mais acquis, il n’est pas biologique mais social et culturel
Simone de Beauvoir disait en 1949 : « On ne naît pas femme, on le devient » et donc on ne naît pas homme, on le devient.
On acquiert un genre en jouant un rôle que la société attend de celui qui nous a été assigné.
C’est à force de « jouer » à se maquiller que l’on devient une fille et de « jouer » à se bagarrer que l’on devient un garçon. Les Drag Queen surjouent le féminin, mais ce qui est excès et spectacle chez les Drag Queen n’est en fait qu’une exagération de ce que l’on fait tous.
Alors qu’en fait nous voulons juste être bien dans notre peau sans jugement ou critique des autres. Le genre apparaît comme une source de contrainte, de binarité. Tel qu’il existe dans l’état-civil, c’est soit l’un soit l’autre, ni les deux à la fois, ni aucun des deux.
Que faire de la transidentité ou de la non-binarité dans un système binaire ?
La transidentité désigne le fait de changer de genre. On parle alors de personne transgenre, par opposition à un individu cisgenre (chez qui correspond genre et sexe).
Des obstacles auxquels heurtent les parcours de transition dans une société binaire.
Le syndrome de Benjamin :
Transsexualisme comportant un sentiment profond d’appartenir au sexe opposé, au point que l’individu transsexuel demande une transformation corporelle conforme à son identité sexuelle par des traitements hormonaux et chirurgicaux.
Transition chirurgicale : mammectomie, hystérectomie puis reconstruction génitale
Chaque étape est une avancée nécessaire pour réparer là où la nature s’est trompée et qu’il ou elle puisse être dans son véritable corps.
Pour l’entourage, ça demande un certain temps d’intégrer et de comprendre que lorsque la personne change de sexe, on ne devient pas quelqu’un d’autre, et que la personne qu’ils connaissent et qu’ils aiment n’a pas disparu.
Il faut intégrer que c’est ce qu’il veut et que c’est vital pour son épanouissement. C’est son corps d’avant qui ne lui fait mal, pas celui qu’il ou elle est en train de construire.
Avec le traitement hormonal, le bonheur se transforme, mais aussi les difficultés à dompter l’humeur et il faut apprendre à apprivoiser son corps en pleine métamorphose.
Il est important d’être suivi et de se sentir soutenu pour pouvoir avancer sereinement et pleinement dans cette transformation
Texte et dessins extraits du livre : Qu’est-ce qui fait mon genre ? De Aïda N’Diaye et dessins de Léa Murawiec aux éditions Gallimard